Comme on le disait dans notre dernier billet, Marc Le Fur
est très actif à l’Assemblée Nationale dans son combat contre le « mariage
pour tous ». Il est actif également dans son blog.
Ce matin, il diffuse
la vidéo de sa première intervention en séance sur le sujet. Il a diffusé le texte
de chacune de ses interventions. Je vais également les diffuser ici (notre blog
est moins lu que le site de l’Assemblée Nationale). Les parties en rouge sont
mes remarques (j’aurais pu m’en abstenir mais j’ai beaucoup parlé de ce texte
dans mon blog politique).
Pour ma part, je suis pour ce texte, mais peu importe. Il
convient de constater combien d’énergie dépense notre Député pour participer à
l’obstruction parlementaire faite sur ce texte.
Sauf erreur de comptage de ma part, M. Le Fur est signataire de 719 amendements.
Nicolas
La première
Ma conviction, c’est que le débat que nous ouvrons
aujourd’hui n’est que factuellement un débat sur le mariage, qu’il soit pour
tous ou non ; fondamentalement, c’est un débat sur la famille et sur l’enfant.
Mes chers collègues de gauche, vous commettez un contresens entre mariage et
sentiment.
[Pour sa première intervention, le
Député va commencer par tenter de démontrer que le mariage n’a rien à voir avec
les sentiments. D’emblée, ça me parait bizarre, comme stratégie, pour défendre
sa notion de la famille.]
Le mariage n’est pas une validation des sentiments par la
collectivité. L’État n’a ni à censurer ni à autoriser un quelconque sentiment.
Les sentiments que les uns et les autres se portent ne regardent qu’eux-mêmes ;
les amoureux n’ont pas besoin de certificat !
[Non, ils veulent seulement se
marier et vivre en ensemble jusqu’à ce que la mort les sépare…]
Le mariage n’est pas davantage un contrat qui n’engagerait
et ne concernerait que les signataires de ce contrat. Non, le mariage est bien
une institution, et la meilleure preuve en est que les militants du mariage
homosexuel veulent être mariés en mairie, dans un lieu qui n’est pas neutre,
par un officier de l’état civil, représentant de l’État.
[Ben oui, ils veulent se marier,
merci de le noter.]
Pourquoi la société a-t-elle créé cette institution ? Pour
assurer sa propre pérennité et protéger un sujet fragile : l’enfant, le « petit
d’homme », comme disait Kipling, qui a pour caractéristique d’être vulnérable
pendant de très nombreuses années, ce qui le singularise dans le règne animal.
[Ayons un sentiment ému pour les
éléphanteaux et les petites baleines oubliés de ce débat… Je plaisante…]
C’est lui qu’il faut protéger, et c’est la vocation de la
société que de le faire.
[On est bien d’accord ! C’est d’ailleurs
une des raisons du texte : protéger les enfants de ceux qui ne peuvent pas
se marier]
Si toutes les civilisations – l’histoire et la géographie le
confirment –, quelles que soient leurs bases culturelles, philosophiques ou
religieuses, quelle que soit la sagesse ou la foi qui les inspire, ont voulu
protéger l’enfant, c’est parce qu’elles considèrent que c’est un sujet
essentiel. Or seuls un homme et une femme sont en mesure de procréer
naturellement.
[On ne parle de procréer mais de
protéger.]
Dans ce domaine, votre anticléricalisme, votre cathophobie est
non seulement outrancière – notre rapporteur l’a démontré par l’accueil
lamentable qu’il a réservé aux représentants des cultes –, mais elle n’est pas non plus pertinente.
L’Église catholique n’est en Occident que la gardienne d’une réalité
anthropologique qui, dans d’autres pays, sera défendue au nom d’autres
traditions, d’autres sagesses, d’autres cultures. La meilleure preuve, c’est
qu’aucune des grandes traditions d’Orient comme d’Occident n’a accepté le
mariage homosexuel.
[Pourquoi se baser sur la tradition ?
L’excision est une tradition dans beaucoup de pays…]
Nous voterons résolument contre ce texte funeste !
La deuxième
Démonstration est faite : le vrai sujet, c’est la famille et
l’enfant. Le fond du débat est de savoir si, dans ce texte, l’enfant est sujet
de droit ou objet de droit. Si l’enfant est sujet de droit, c’est lui qui a
droit à un père et à une mère. Seules les circonstances de la vie peuvent l’en
priver, pas le législateur.
[Qui parle de priver un enfant d’un
parent ? Il s’agit justement d’en « donner » deux à tous.]
Si l’enfant devient un objet de droit, alors toutes les
dérives sont possibles. Sa conception peut faire l’objet de contrats – c’est
exactement la situation avec la GPA –, ou d’un cahier des charges – c’est
exactement ce qui se passe avec la PMA.
[Que viennent faire la GPA et la PMA
dans ce dossier ? Pourquoi comparer la GPA et la PMA, cela n’a rien à voir ?]
Le Gouvernement reproche aux manifestants contre le mariage
pour tous de s’opposer à un nouveau droit émancipateur. Il nous dit : « nous
offrons un nouveau droit aux personnes homosexuelles ». Eh bien, ces
manifestants revendiquent un droit : le droit, en particulier pour les enfants
les plus fragiles – ceux qui sont confiés à l’adoption –, de disposer d’un père
et d’une mère !
[Dans la première intervention, il
disait que seule la procréation pouvait donner des enfants]
Vous l’avez compris, je défendrai au cours de ce débat
l’enfant sujet de droit face à ceux qui veulent en faire un objet de droit, au
risque d’en faire une chose, de le réifier, comme disent de manière savante
mais compréhensible les philosophes. Pour ces raisons, nous défendons et nous
défendrons tous ces amendements de suppression de l’article 1er.
[Ah ben j’ai appris un mot, « réifier »]
La troisième
Mes collègues ont déjà indiqué la position de certains ministres en faveur
de la gestation pour autrui. Pour ma part, je voudrais que chacun mesure
l’importance des propos qui ont été tenus hier par le rapporteur du Sénat,
Jean-Pierre Michel, sur cette question : il se dit favorable à la GPA.
Je pense que nous sommes en pleine hypocrisie. Jean-Pierre Michel a le mérite
de la cohérence. Il va très loin, disant explicitement que s’il ne veut pas de
la rémunération, il veut un dédommagement au bénéfice des femmes qui, en
quelque sorte, louent leur corps.
[La GPA n’est pas à l’étude. Le
président de la République est contre comme une large majorité des députés de
gauche qui ne supportent pas l’idée que l’on puisse exploiter le corps d’une
femme.]
Je voudrais par ailleurs évoquer un mode de pensée qui a beaucoup marqué, à
gauche peut-être plus qu’à droite : la psychanalyse. La psychanalyse a
marqué des générations – les années 1970, 1980, 1990. Je voudrais que vous
mesuriez ce que dit un psychanalyste, le docteur Winter :...
« D’un point de vue psychanalytique, j’avance que
faire disparaître des signifiants pareils, c’est l’équivalent du meurtre
symbolique du père et de la mère ».
[Allons bon ! Si je puis me permettre…]
Je voudrais également faire allusion aux propos du docteur Flavigny, repris
dans une annexe de votre rapport, ou à ceux du docteur Pierre
Lévy-Soussan : « Pour un soi-disant droit à l’égalité, on prive les
enfants d’une créance que tous devraient avoir : ne pas être privé de père
et de mère. Les enfants du monde ont droit à cette différence parentale. Tous
les enfants naissent libres et égaux en droits ».
[Le droit d’avoir de parents, justement. Cela étant, je pourrais ironiser sur la « différence parentale », c’est bien ce que l’on propose]
[S’il faut faire appel à la psychanalyse, le débat va durer longtemps…]
La quatrième
[Sur le blog du député, il s’agit de
la même que la troisième. Une erreur de « copié collé »]
La cinquième
Madame la garde des sceaux, permettez-moi également de vous souhaiter un bon
anniversaire. Vous savez que nous avons, sur les bancs de la droite, une
indulgence toute particulière à votre égard puisque nous avons contracté à
votre égard une dette il y a de cela onze ans. Cela crée donc une sympathie
toute particulière. Vous vous rappelez : en 2002.
[Serait-ce un coup bas relatif au fait qu’en se présentant à la Présidentielle, elle a privé Lionel Jospin d’un deuxième tour ?]
Il y a une objective différence entre la droite et la gauche, madame la
garde des sceaux, monsieur le rapporteur. Elle porte sur deux points.
Premièrement, vous assimilez toute différence à une inégalité. Or, une
différence, ce n’est pas une inégalité, c’est une chance, c’est une chance dans
une rencontre. C’est ça, l’altérité ; c’est ça, la rencontre entre un
homme et une femme. C’est pour ça que nous devons rester attentifs à la
nécessité de conserver cette altérité, y compris dans le mariage.
[Pourquoi ?]
Deuxièmement, nous, nous respectons la nature. Elle n’est pas notre guide,
elle est simplement notre univers. Nous devons la travailler, la transformer,
mais, en même temps, la respecter. Or vous êtes dans une logique quasi
prométhéenne : tout est possible à la volonté humaine, tout est possible à
la science et au droit. Cela, précisément, peut occasionner des dérives
considérables. Montaigne disait : « La nature est un doux
guide. » Nous allons désormais obéir à la science et au droit, nous
dites-vous. La nature évitait que l’homme n’obéisse à l’homme. Désormais,
l’homme va obéir à l’homme sans que l’homme obéisse à quoi que ce soit.
Dostoïevski le disait au dix-neuvième siècle. Bernanos l’avait parfaitement
compris au temps des grands totalitarismes. C’est parce que nous respectons la
nature que nous nous fixons des bornes, que nous fixons également des bornes à
nos volontés et à nos lois.
[Quel rapport avec la nature ?]
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