mercredi 27 février 2013

Qui va oser le lui dire ?


Je tiens à rappeler au député Le Fur que contrairement à ce qui est écrit sur le fronton de sa permanence à Loudéac il ne fait pas parti de la majorité présidentielle depuis plus de 9 mois.
Ce sont ses courtisants financiers qui ont certainement peur de lui annoncer la nouvelle.
Il est vrai que depuis qu'il n'a plus "SA" réserve parlementaire, les fins de mois doivent être beaucoup plus difficiles.

mardi 26 février 2013

Réforme territoriale

Dans un récent billet de son blog, notre député (enfin, surtout le vôtre, hein !) critique la réforme territoriale proposée par le Gouvernement conformément aux engagements de campagne de François Hollande. Je ne cite qu’un extrait mais vous avez le droit de lire la suite. « Concrètement, le Gouvernement nous propose de réorganiser la représentation des cantons en supprimant les Conseillers généraux, remplacés par des couples homme-femme de Conseillers départementaux sur des territoires qui, dans notre département, atteindront 25 000 habitants. »

Il n’est pas inutile de rappeler que la réforme territoriale vient remplacer celle votée auparavant par la l’UMP, contre la volonté d’une bonne partie de ses membres qui ont pourtant joué aux parfaits godillots. Le texte principal est la loi n° 2010-1563 du 16 décembre 2010.

Que nous dit Wikipedia ? « Une nouvelle catégorie d’élu local est créée, le conseiller territorial, remplaçant à la fois le conseiller général et le conseiller régional. Les conseillers territoriaux seront élus pour la première fois en 2014 et 2015 au scrutin uninominal majoritaire à deux tours, dans le cadre de cantons redécoupés, avec un seuil de qualification fixé à 12,5 % des inscrits. »

Les conseillers territoriaux auront donc remplacé à la fois les conseillers régionaux et les conseillers régionaux. Le texte de l’époque définissait déjà un redécoupage des cantons.

Ce rapport d'un parlementaire (pdf) indique que les Côtes d’Armor passeraient de 52 conseillers généraux à 27 conseillers territoriaux. Si ma mémoire est bonne, 27 fois 2, ça fait 54. Ainsi, avec la réforme voulue par le gouvernement que soutenait Marc Le Fur, le nombre de canton aurait quasiment été divisé par deux, de même que le nombre d’élus. En outre, les nouveaux élus auraient eu une compétence régionale et une compétence départementale. Deux fois moins d’élus qui auraient eu une compétence doublée, ça fait, en gros, quatre fois moins de temps aux élus pour s’occuper des problématiques de terrain.

Il est ainsi évident qu’avec la nouvelle loi, les cantons ruraux seront bien mieux représentés qu’avec celle bâclée par le Gouvernement précédent et qui ne sera jamais mise en application.

Le rapport précise par ailleurs : « Le département des Côtes d’Armor perd près de la moitié de ses élus en dépit d’une réelle augmentation de sa population au cours des dernières années. »

Ce rapport à été établi un Sénateur socialiste de Haute-Saône qui me semble mieux à même de défendre les cantons ruraux des Côtes d’Armor que les députés UMP…

La lecture de la suite du billet de blog de M. Le Fur précise également : « La disparition de cantons à taille humaine va avoir des conséquences très concrètes sur notre vie quotidienne car beaucoup de nos services publics sont organisés à l’échelle du canton. C’est le cas des brigades de gendarmerie, des collèges, des perceptions parfois de La Poste. » C’est toujours savoureux de voir ce genre de propos sous la plume d’un député qui défendait la Révision Générale des Politiques Publiques qui aboutissait au non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite et donc, la baisse des services publiques et de leurs implantations en zones rurales.

« Ce projet de réforme territoriale ne fait que confirmer ce qui est devenu une stratégie : le Gouvernement privilégie les villes et oublie la ruralité. Mais cette fois-ci, cela se voit trop. »

Oui ! On a eu un Président bien reçu au salon de l’agriculture.

mercredi 6 février 2013

Parent pauvre de la langue française

Nous allons continuer à attendre avec impatience la publication par le député de sa 50ème intervention à propos du mariage pour tous. Pour l'instant, il en est à la 49ème. Il parle du mot parent qui remplacera "père et mère" dans certaines parties du code civil.

Il dit ceci : "Le code civil a une conception très précise de la notion de parent qui désigne le neveu ou le cousin, au premier, deuxième ou troisième degré. Et vous allez polluer la langue française, la clarté du code civil, en y intégrant deux notions de parents : celle, traditionnelle, de grande famille, et celle, que vous voulez imposer, de père et père ou de mère et mère."

C'est étrange. Quand je parle de mes parents, je parle effectivement de mon père et de ma mère. En faisant ça, selon le député, je pollue la langue française.

J'espère qu'on va bien rigoler, aussi, avec la cinquantième.

mardi 5 février 2013

Le député accusé de diffamation


Députés qui jouent au scrabble : Bruno Le Roux... par LCP

Un referendum pour le mariage pour tous ?

Le blog de Marc Le Fur est passionnant à suivre en direct. Il vient de diffuser la 33ème intervention qu’il a faite dans le cadre du mariage pour tous. A noter que je ne sais pas du tout dans quel contexte il fait cette intervention. Toujours est-il qu’il réclame un referendum pour ce texte, referendum qui n’est pas possible. Nous agirions alors anticonstitutionnellement ce que j’écris uniquement pour avoir le plaisir d’utiliser pour la première fois de ma vie le mot le plus long de la langue française.

« La majorité est en train, une fois de plus, de faire la démonstration qu’elle veut passer en force !  Je retire de cette expérience une leçon : la démocratie directe a bien des vertus et nous devrions, sur ce type de débat comme sur d’autres, recourir, dans la tradition qui est largement la nôtre, à la démocratie directe – qui n’est pas le propre de la Suisse ou de certains États américains : c’est aussi une réalité française. Nous avons su, en particulier à l’initiative du général de Gaulle, organiser des référendums. »

Ah ! En appeler au Général !

Rappelons les referendums qui ont été effectués en France depuis la cinquième République.

28 septembre 1958 - Constitution de la Ve République
8 janvier 1961 - Référendum sur l'autodétermination en Algérie
8 avril 1962 - Référendum sur les accords d’Evian
28 octobre 1962 - Référendum sur l'élection au suffrage universel du président de la République
27 avril 1969 - Référendum sur la réforme du Sénat et la régionalisation (le non l’a emporté, provoquant le départ du Général)
23 avril 1972 - Référendum sur l'élargissement de la CEE (Royaume-Uni, Irlande, Danemark et Norvège)
6 novembre 1988 - Référendum sur l'autodétermination en Nouvelle-Calédonie
20 septembre 1992 - Référendum sur le traité de Maastricht
24 septembre 2000 - Réduction de 7 à 5 ans de la durée du mandat du président de la République
29 mai 2005 - Référendum français sur le traité établissant une Constitution pour l'Europe (le non l’a emporté)

Tous les referendums faits sous la cinquième République concernent l’organisation de la République ou la souveraineté de notre pays et ce genre de sujet. Jamais un sujet « sociétal » n’a fait l’objet d’un referendum.

«  Eh bien, c’est sur ce texte comme celui-ci qu’il fallait organiser un référendum. Voilà un sujet qui intéresse l’opinion, qui est déterminant pour nos familles, qui pouvait parfaitement donner lieu à un grand débat public, entendu de nos compatriotes » nous dit le Député.

Non ! Jamais un tel texte n’a fait l’objet d’un referendum.

« L’article 11 de la Constitution permet toujours au Président de la République d’avoir recours à ce référendum. »

Ca se discute. Je vais donc vous chercher l’article 11. Ne bougez pas !

« Article 11

Le Président de la République, sur proposition du Gouvernement pendant la durée des sessions ou sur proposition conjointe des deux assemblées, publiées au Journal officiel, peut soumettre au référendum tout projet de loi portant sur l’organisation des pouvoirs publics, sur des réformes relatives à la politique économique ou sociale de la Nation et aux services publics qui y concourent, ou tendant à autoriser la ratification d’un traité qui, sans être contraire à la Constitution, aurait des incidences sur le fonctionnement des institutions. […] »

Je vous laisse juge…

Revenons à Marc Le Fur qui poursuit « Monsieur Roman, le peuple, ça vous gêne, je sais ! Mais le peuple peut s’exprimer par la démocratie directe. Vous aviez cette possibilité. » Le peuple s’est exprimé le 6 mai à partir d’un engagement clair. Le peuple s’est ensuite exprimé pour élire des députés en qui il a confiance pour voter des lois. On appelle ça la démocratie représentative. C’est d’ailleurs amusant de voir un député expliquer qu’il n’est pas compétent pour se prononcer sur un texte.

« On nous oppose des arguties selon lesquelles ce type de référendum ne peut concerner que des réformes relatives à la politique économique ou sociale de la nation et l’on prétend que la famille ce n’est pas social. Ben voyons ! La famille appartient parfaitement au champ social. » Je vous laisse juge. Il n’empêche qu’en droit, et nous sommes au cœur du droit, le mot social s’applique à ce qui se rapporte aux relations du travail (comme le droit social, la sécurité sociale,...) et à ce qui se rapporte aux relations entre actionnaires d’une même société (comme le rapport social, le mandat social, les parts sociales,...).

« L’emploi du mot « sociétal » n’a pas de sens ici puisqu’il s’agit d’un néologisme qui n’existait pas en 1958 au moment de la rédaction de la Constitution et donc de son article 11. » Allons bon ! Ils n’étaient pas très précis, à l’époque.

« Nous avions la possibilité d’organiser ce grand débat et, croyez-moi, la réponse, je la connais, elle aurait été du côté de la famille. C’est précisément cette réponse que vous anticipiez et dont vous ne vouliez pas ! »

Pas du tout, tous les sondages montrent qu’une large majorité de la population est favorable au mariage pour tous. Un député n’est pas censé être au courant des souhaits de ses électeurs ?

J’en reviens au referendum.

Le précédent Gouvernement, du temps de la Présidence de Nicolas Sarkozy n’y a jamais fait appel. Pourtant, le referendum était au cœur du programme de Nicolas Sarkozy en 2012.

Pourtant, au cours de ce quinquennat, le 23 juillet 2008, une modification de l’article 11 a été faite. Il a été ajouté (pour résumer) : « Un référendum portant sur un objet mentionné au premier alinéa peut être organisé à l’initiative d’un cinquième des membres du Parlement, soutenue par un dixième des électeurs inscrits sur les listes électorales. Cette initiative prend la forme d’une proposition de loi et ne peut avoir pour objet l’abrogation d’une disposition législative promulguée depuis moins d’un an. » suivi de « Les conditions de sa présentation et celles dans lesquelles le Conseil constitutionnel contrôle le respect des dispositions de l’alinéa précédent sont déterminées par une loi organique. »

Or cette loi organique n’a jamais été faite (elle est restée à l’état de projet et n’a jamais été présentée au Parlement).

A ce stade, je me demande si les députés UMP sont très bien placés pour exiger un referendum. Et pour lancer une avant dernière vacherie : cela fait plus de 40 ans qu’aucun referendum proposé par une majorité de droite n’a eu un résultat positif !

Le dernier referendum proposé par la droite (mais soutenu par une majorité du Parti Socialiste et des zigotos comme moi) a été une catastrophe. C’était le 29 mai 2005. Depuis nous avons eu quelques catastrophes économiques liées à la monnaie que nous avons en commun avec d’autre pays. Mais peu importe, un nouveau traité est entré en vigueur le 1er décembre 2009.

Ce traité a été imposé de force aux Français qui avaient refusés le traité similaire précédent alors que Marc Le Fur était déjà vice-président de l’Assemblée Nationale et qu’il rentre indiscutablement dans le cadre défini par l’article 11 de la constitution.

C’est à l’époque qu’il fallait exiger une évolution de la constitution. Pas maintenant.

Un député pour autrui ?

Je le disais hier soir, nous ne pouvons pas suivre toutes les informations de Marc Le Fur dans ce débat à propos du mariage pour tous. Néanmoins, on ne pouvait pas passer à côté de cet événement : il vient d’annoncer sur son blog qu’il en était à sa trentième intervention. Et encore, c’était dimanche.

« « Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude ». Ce principe constant du droit signifie que quelqu’un qui a contrevenu à la règle élémentaire de notre droit en utilisant certaines méthodes, ne peut s’en prévaloir.

J’ai déjà fait état de sites qui présentent des enfants en « solde », voire des possibilités de gestation pour autrui low cost en Inde – c’est il est vrai un peu plus cher en Ukraine et en encore beaucoup plus aux États-Unis. Après avoir eu recours à de telles pratiques, aurait-on le droit de devenir parents adoptifs ? À l’évidence, non ! C’est précisément ce que je vous propose.

Vous dites, chers collègues, que vous êtes contre la gestation pour autrui, mais cela reste au niveau de la pétition de principe. »

Faire une déclaration hors sujet à l’Assemblée Nationale est quoi, alors ? Pourquoi l’Assemblée Nationale en France aurait à s’occuper de la GPA en Inde, en Ukraine ou aux Etat-Unis ?

Comment pourrait-on devenir parents adoptifs d’un de nos propres enfants faits à une femme étrangère ? C’est étrange.

La majorité des députés, de droite comme de gauche, est totalement opposée à la Gestion pour autrui. Pourquoi s’obstiner à perdre du temps avec ce débat ?

Par contre, imaginons que je fasse un enfant à une femme ukrainienne et que j’obtienne des papiers pour cet enfant en Ukraine, ça serait mal, évidemment. Mais peut-on penser à l’enfant ? Ne serait-il pas aussi bien avec des papiers de « la même nationalité » que son père ?

Pourquoi mélanger l’adoption d’enfants étrangers et la GPA ?

Trente interventions en quelques jours. Voir ce que nous écrivions en octobre. "Facile, dans ces conditions, de faire croire qu’on travaille. Facile de se faire passer pour un bon député."

Nicolas

lundi 4 février 2013

Une gloire de Twitter



Hors sujet ?

Nous présentons nos excuses à nos aimables (ou pas) lecteurs, nous n'arrivons plus à commenter l'actualité liée à Marc Le Fur en direct. Nous vous recommandons de suivre son blog pour voir toute l'énergie dépensée pour lutter contre un texte qui sera voté.

Vous pouvez aussi vous abonner aux alertes Google. Par exemple nous apprenons ici qu'il a déclaré : "Les Français vont se rendre compte que cette réforme aura un impact : c’est l’effacement du père !"

C'est beau. Ce qu'il y a d'intéressant en suivant ça, c'est qu'on se rend compte que ce dont il discute n'a rien à voir avec le mariage pour tous mais concerne tous les mariages.

"Cette disposition, inscrite dans l’article 2 du projet, concerne la dévolution du nom de famille : en cas de désaccord ou d’absence de choix des parents, les noms de chacun d’eux, accolés dans l’ordre alphabétique, seront donnés à l’enfant, alors qu’actuellement c’est le nom du père qui est attribué."

Pour tous les mariages.

La volonté de la mère comptera enfin autant que celle du père...

dimanche 3 février 2013

Le furieux

C'est un enfant qui le dit !

L'obstruction parlementaire

Comme on le disait dans notre dernier billet, Marc Le Fur est très actif à l’Assemblée Nationale dans son combat contre le « mariage pour tous ». Il est actif également dans son blog.

Ce matin, il diffuse la vidéo de sa première intervention en séance sur le sujet. Il a diffusé le texte de chacune de ses interventions. Je vais également les diffuser ici (notre blog est moins lu que le site de l’Assemblée Nationale). Les parties en rouge sont mes remarques (j’aurais pu m’en abstenir mais j’ai beaucoup parlé de ce texte dans mon blog politique).

Pour ma part, je suis pour ce texte, mais peu importe. Il convient de constater combien d’énergie dépense notre Député pour participer à l’obstruction parlementaire faite sur ce texte.

Sauf erreur de comptage de ma part, M. Le Fur est signataire de 719 amendements.

Nicolas

La première

Ma conviction, c’est que le débat que nous ouvrons aujourd’hui n’est que factuellement un débat sur le mariage, qu’il soit pour tous ou non ; fondamentalement, c’est un débat sur la famille et sur l’enfant. Mes chers collègues de gauche, vous commettez un contresens entre mariage et sentiment.

[Pour sa première intervention, le Député va commencer par tenter de démontrer que le mariage n’a rien à voir avec les sentiments. D’emblée, ça me parait bizarre, comme stratégie, pour défendre sa notion de la famille.]

Le mariage n’est pas une validation des sentiments par la collectivité. L’État n’a ni à censurer ni à autoriser un quelconque sentiment. Les sentiments que les uns et les autres se portent ne regardent qu’eux-mêmes ; les amoureux n’ont pas besoin de certificat !

[Non, ils veulent seulement se marier et vivre en ensemble jusqu’à ce que la mort les sépare…]

Le mariage n’est pas davantage un contrat qui n’engagerait et ne concernerait que les signataires de ce contrat. Non, le mariage est bien une institution, et la meilleure preuve en est que les militants du mariage homosexuel veulent être mariés en mairie, dans un lieu qui n’est pas neutre, par un officier de l’état civil, représentant de l’État.

[Ben oui, ils veulent se marier, merci de le noter.]

Pourquoi la société a-t-elle créé cette institution ? Pour assurer sa propre pérennité et protéger un sujet fragile : l’enfant, le « petit d’homme », comme disait Kipling, qui a pour caractéristique d’être vulnérable pendant de très nombreuses années, ce qui le singularise dans le règne animal.

[Ayons un sentiment ému pour les éléphanteaux et les petites baleines oubliés de ce débat… Je plaisante…]

C’est lui qu’il faut protéger, et c’est la vocation de la société que de le faire.

[On est bien d’accord ! C’est d’ailleurs une des raisons du texte : protéger les enfants de ceux qui ne peuvent pas se marier]


Si toutes les civilisations – l’histoire et la géographie le confirment –, quelles que soient leurs bases culturelles, philosophiques ou religieuses, quelle que soit la sagesse ou la foi qui les inspire, ont voulu protéger l’enfant, c’est parce qu’elles considèrent que c’est un sujet essentiel. Or seuls un homme et une femme sont en mesure de procréer naturellement.

[On ne parle de procréer mais de protéger.]

Dans ce domaine, votre anticléricalisme, votre cathophobie est non seulement outrancière – notre rapporteur l’a démontré par l’accueil lamentable qu’il a réservé aux représentants des cultes  –, mais elle n’est pas non plus pertinente. L’Église catholique n’est en Occident que la gardienne d’une réalité anthropologique qui, dans d’autres pays, sera défendue au nom d’autres traditions, d’autres sagesses, d’autres cultures. La meilleure preuve, c’est qu’aucune des grandes traditions d’Orient comme d’Occident n’a accepté le mariage homosexuel.

[Pourquoi se baser sur la tradition ? L’excision est une tradition dans beaucoup de pays…]

Nous voterons résolument contre ce texte funeste !

La deuxième

Démonstration est faite : le vrai sujet, c’est la famille et l’enfant. Le fond du débat est de savoir si, dans ce texte, l’enfant est sujet de droit ou objet de droit. Si l’enfant est sujet de droit, c’est lui qui a droit à un père et à une mère. Seules les circonstances de la vie peuvent l’en priver, pas le législateur.

[Qui parle de priver un enfant d’un parent ? Il s’agit justement d’en « donner » deux à tous.]

Si l’enfant devient un objet de droit, alors toutes les dérives sont possibles. Sa conception peut faire l’objet de contrats – c’est exactement la situation avec la GPA –, ou d’un cahier des charges – c’est exactement ce qui se passe avec la PMA.

[Que viennent faire la GPA et la PMA dans ce dossier ? Pourquoi comparer la GPA et la PMA, cela n’a rien à voir ?]

Le Gouvernement reproche aux manifestants contre le mariage pour tous de s’opposer à un nouveau droit émancipateur. Il nous dit : « nous offrons un nouveau droit aux personnes homosexuelles ». Eh bien, ces manifestants revendiquent un droit : le droit, en particulier pour les enfants les plus fragiles – ceux qui sont confiés à l’adoption –, de disposer d’un père et d’une mère !

[Dans la première intervention, il disait que seule la procréation pouvait donner des enfants]

Vous l’avez compris, je défendrai au cours de ce débat l’enfant sujet de droit face à ceux qui veulent en faire un objet de droit, au risque d’en faire une chose, de le réifier, comme disent de manière savante mais compréhensible les philosophes. Pour ces raisons, nous défendons et nous défendrons tous ces amendements de suppression de l’article 1er.

[Ah ben j’ai appris un mot, « réifier »]

La troisième
Mes collègues ont déjà indiqué la position de certains ministres en faveur de la gestation pour autrui. Pour ma part, je voudrais que chacun mesure l’importance des propos qui ont été tenus hier par le rapporteur du Sénat, Jean-Pierre Michel, sur cette question : il se dit favorable à la GPA. Je pense que nous sommes en pleine hypocrisie. Jean-Pierre Michel a le mérite de la cohérence. Il va très loin, disant explicitement que s’il ne veut pas de la rémunération, il veut un dédommagement au bénéfice des femmes qui, en quelque sorte, louent leur corps. 

[La GPA n’est pas à l’étude. Le président de la République est contre comme une large majorité des députés de gauche qui ne supportent pas l’idée que l’on puisse exploiter le corps d’une femme.]

Je voudrais par ailleurs évoquer un mode de pensée qui a beaucoup marqué, à gauche peut-être plus qu’à droite : la psychanalyse. La psychanalyse a marqué des générations – les années 1970, 1980, 1990. Je voudrais que vous mesuriez ce que dit un psychanalyste, le docteur Winter :...

« D’un point de vue psychanalytique, j’avance que faire disparaître des signifiants pareils, c’est l’équivalent du meurtre symbolique du père et de la mère ».

[Allons bon ! Si je puis me permettre…]

Je voudrais également faire allusion aux propos du docteur Flavigny, repris dans une annexe de votre rapport, ou à ceux du docteur Pierre Lévy-Soussan : « Pour un soi-disant droit à l’égalité, on prive les enfants d’une créance que tous devraient avoir : ne pas être privé de père et de mère. Les enfants du monde ont droit à cette différence parentale. Tous les enfants naissent libres et égaux en droits ».

[Le droit d’avoir de parents, justement. Cela étant, je pourrais ironiser sur la « différence parentale », c’est bien ce que l’on propose]

[S’il faut faire appel à la psychanalyse, le débat va durer longtemps…]

La quatrième

[Sur le blog du député, il s’agit de la même que la troisième. Une erreur de « copié collé »]

La cinquième

Madame la garde des sceaux, permettez-moi également de vous souhaiter un bon anniversaire. Vous savez que nous avons, sur les bancs de la droite, une indulgence toute particulière à votre égard puisque nous avons contracté à votre égard une dette il y a de cela onze ans. Cela crée donc une sympathie toute particulière. Vous vous rappelez : en 2002.

[Serait-ce un coup bas relatif au fait qu’en se présentant à la Présidentielle, elle a privé Lionel Jospin d’un deuxième tour ?]

Il y a une objective différence entre la droite et la gauche, madame la garde des sceaux, monsieur le rapporteur. Elle porte sur deux points.

Premièrement, vous assimilez toute différence à une inégalité. Or, une différence, ce n’est pas une inégalité, c’est une chance, c’est une chance dans une rencontre. C’est ça, l’altérité ; c’est ça, la rencontre entre un homme et une femme. C’est pour ça que nous devons rester attentifs à la nécessité de conserver cette altérité, y compris dans le mariage.

[Pourquoi ?]

Deuxièmement, nous, nous respectons la nature. Elle n’est pas notre guide, elle est simplement notre univers. Nous devons la travailler, la transformer, mais, en même temps, la respecter. Or vous êtes dans une logique quasi prométhéenne : tout est possible à la volonté humaine, tout est possible à la science et au droit. Cela, précisément, peut occasionner des dérives considérables. Montaigne disait : « La nature est un doux guide. » Nous allons désormais obéir à la science et au droit, nous dites-vous. La nature évitait que l’homme n’obéisse à l’homme. Désormais, l’homme va obéir à l’homme sans que l’homme obéisse à quoi que ce soit. Dostoïevski le disait au dix-neuvième siècle. Bernanos l’avait parfaitement compris au temps des grands totalitarismes. C’est parce que nous respectons la nature que nous nous fixons des bornes, que nous fixons également des bornes à nos volontés et à nos lois.

[Quel rapport avec la nature ?]


Les amendements du député

La multitude d'amendements déposés par le député de Loudéac Lamballe frôle l'indigestion je dirais même la nausée.
Un de ses textes fantaisistes n'a pourtant pas été pris en compte aussi bien par ses copains que par l'ensemble des autres députés.
Je vous le résume : Si le mariage pour tous est adopté en France, une question importante voire primordiale sera soulevée.
"Qui portera la culotte dans un couple composé de 2 femmes ?"

Marc Le Fur est signataire de plus de 700 amendements.